vendredi 15 novembre 2019

Championne de la charge mentale !


La charge mentale ? Très peu pour moi, pensais-je il y a quelques années. Quand on n’avait pas encore d’enfant, c’était plutôt facile. Si Georgeounet ne passait pas l’aspirateur le jour où c’était son tour, je tenais une semaine de plus, jusqu’à ce que mon tour arrive. On faisait les courses ensemble tous les lundis. Je ne retenais pas souvent ses rendez-vous pro (il est souvent en déplacement), mais ce n’était pas grave puisqu’il n’y avait personne à coucher le soir ou à aller chercher à l’école. Notre appartement n’était pas toujours rangé, mais on ne se sentait pas débordés par les tâches ménagères (bon surtout à partir du moment où on a acheté un lave-vaisselle). C’était le travail qui constituait ma charge mentale. Avec l’achat de la maison et l’arrivée de Choupie, il y a eu beaucoup plus de choses à gérer. 

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Hier je me disais que j’ai beaucoup trop d’idées tout le temps ! Ça fuse de tous les côtés : comment permettre à mes élèves de mieux apprendre, que faire pour chauffer la maison idéalement, tiens je vais faire un risotto avec les restes de champignons, ne pas oublier de mettre un bonnet à Choupie demain, … … … … … !
J’ai lu un article très intéressant de Nora Bouazzouni sur la relation entre impératif écologique et féminisme. Elle dit que si les féministes du siècle dernier nous voyaient en train de fabriquer notre propre lessive avec des châtaignes préalablement ramassées en forêt, elles sauteraient au plafond. Elle explique que ce sont les femmes les premières concernées par la tendance écolo, car elles se soucient du bien-être de leur famille et la thématique écologique se rajoute à la liste déjà longue de leur charge mentale pour devenir même une charge morale. Bouazzouni  se demande si cela constitue un choix réel ou une régression face aux acquis du féminisme. (lien de l’article : www.slate.fr/story/180714/ecologie-feminisme-alienation-charge-morale )





En effet, la femme est plus encline à se soucier de sa santé et de celle des autres membres de son foyer. Chez moi, c’est vraiment un sujet présent dans mes préoccupations quotidiennes, ajoutant ainsi à ma charge mentale. Souvent je me dis que je dois faire tout mon possible pour que nous vivions dans un environnement sain, car si un jour Choupie ou Georgeounet venaient à tomber malades, au moins j’aurai fait tout mon possible pour l’éviter. Alors je fais ce qui est en mon pouvoir pour manger bio et équilibré, j’aère souvent l’appartement ou je privilégie les matières naturelles. 

En lisant l’article, j’ai pris conscience de l’ampleur du phénomène Zéro déchet sur moi. Je me suis dit que j’avais un peu oublié de prendre du recul. Tout cela est très bien, mais de grâce, ne renonçons pas au confort que nous offrent nos vies modernes au risque de mettre notre propre santé en péril. C’est là toute la contradiction : ce que nous voulons changer pour préserver la santé des nôtres et de la planète peut se retourner contre nous si l’on pousse trop à l’extrême. Il est important de communiquer à ce sujet, tant on est en ce moment submergés d’informations qui nous éclairent sur le véritable contenu de nos produits du quotidien et le danger qu’ils peuvent représenter.
A nous de faire la part des choses pour éviter de subir « l’impératif écologique » et de régresser : que vais-je garder pour mon confort ? Que vais-je changer pour être en accord avec mes convictions écolos ? Je ne reviendrai sûrement pas aux nettoyants industriels parce que mon nettoyant multi-usages au vinaigre blanc me va très bien. En revanche, je prendrai ma voiture pour aller faire les courses à deux pas de chez moi s’il pleut vraiment trop et j’irai voir ma famille en Espagne en avion sans culpabiliser. Comme dans toute chose, il est recommandé de ne rien faire à contrecœur. Tant qu’on y prend du plaisir ou que ce n’est pas trop contraignant, ça ne peut être que positif. De toute façon le reste ne sera pas tenu sur la durée. Et surtout pour celles qui se sont engagées dans ce processus de transition que sont le ZD et autres solutions naturelles, prenez votre temps. On n’éradique pas tous les produits néfastes du jour au lendemain de son quotidien. Merci donc Madame Bouazzouni, ce matin j’ai regardé d’un autre œil mon spray rebouclant du supermarché et j’ai refait ma coiffure préférée. (En attendant de me procurer un équivalant à l’aloé vera évidemment !)

Comment faire pour se protéger ? Convaincre son conjoint de s’y mettre aussi ? Tous les hommes ne sont pas Jérémie Pichon et donc pas forcément partants pour la révolution écologique à la maison. (Le mien lève déjà les yeux au ciel quand il me voit arriver avec une nouvelle idée, le pauvre.) Lever le pied ? Je pense qu’une bonne solution est de prendre du temps pour soi. Ce n’est qu’en s’octroyant des moments de calme et d’autres où l’on fait ce que l’on aime qu’on peut réduire la charge mentale et par là même être plus heureuse. Pour certaines ce sera l’occasion de coudre des lingettes lavables. Pour moi c’est plutôt l’écriture ou une sortie en forêt. Mais il faut être prête à lâcher prise et à fermer les yeux sur tout ce qu’on n’a pas fait (notamment au niveau des tâches ménagères). C’est le plus dur : se dire stop à un moment parce qu’on est trop fatiguée ou parce qu’on choisit de prendre du bon temps. C’est un pli à prendre, puis au bout d’un certain temps ça marche. Allez, ce soir je me mets sur le canapé après avoir fait à manger et débarrassé la table (Georgeounet est en train de  coucher Choupie et le plan de travail ressemble à un champ de bataille). Je trouve que c’est une bonne gymnastique mentale que de reconnaitre ce que l’on a accompli dans la journée au lieu de se focaliser sur ce que l’on n’a pas eu le temps de faire. Faisons une « done » et non plus une « to do » liste.

Cette semaine Georgeounet et moi avons tenté le lever tôt et je dois dire que ça m’a fait beaucoup de bien*. En prenant le temps le matin, j’en ai ressenti les effets tout au long de la journée, j’étais beaucoup plus détendue et réceptive. Mais ce sujet fera l’objet d’un prochain article.



*Georgeounet a encore soupiré quand je lui ai annoncé mon nouveau projet de me lever à 5h30 ! Et puis deux jours plus tard, il m’a dit: ok, je le fais aussi et il est parti faire son footing à 6h30 (au mois de novembre). Le fou !

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